Vernissage des podcasts "Berceuses"
Pourquoi chante-t-on des berceuses ?
Pour endormir son bébé ? Pas seulement.
Les berceuses, ces musiques ancestrales, contiennent le pouvoir universel de la voix. Elles nous renvoient à nos plus tendres années avec un matériau minimaliste et intime. De nos jours, nos sociétés, plutôt centrées sur l’individu, donnent moins de place à la transmission du savoir oral, aux vécus, aux traditions et à notre saisissante capacité de création. Nous avons oublié les chansons. Nous avons parfois oublié comment chanter. Nous avons oublié que tout le monde peut toujours chanter. Nous avons oublié la beauté, l’espièglerie, la joie et la douce nostalgie de ces chants. Nous avons oublié que ces chants nous relient.
Le chant est un bien universel qui ravit et rassemble au-delà du genre, de l’âge, de la culture, de la langue et de la religion. Chanter ensemble unit, fédère et intègre. C’est une expérience prodigieuse et magique. Tous les chants sont intrinsèquement des chants de célébration en ce sens qu’ils portent sur la soif de vivre et l’affirmation de la vie. Le chant a aussi ce pouvoir mystérieux de guérir.
Enfin, la poésie modeste des berceuses nous décale du langage factuel pour nous entrainer dans celui tout aussi indispensable de l’imaginaire, de la rêverie, des grands sentiments, du rapport aux choses et à la nature. Le langage poétique permet à tout être humain, dès sa naissance, de faire résonner, de tisser, de lier, d’égayer par les mots, et au-delà des mots, son humanité profonde.
Avec les ateliers Berceuses, nous avons proposé un moment de partage pour toute personne, de tout âge. Nous avons chanté ensemble et parfois seul·es. Et nous avons enregistré allègrement nos rencontres.
C’est à partir de ce matériel que nous avons fabriqué les podcasts que nous avons le plaisir de partager avec vous lors de ce vernissage.
Ce projet du Théâtre Spirale a été dirigé par Michele Millner, accompagnée par Yves Cerf, Amanda Cepero, Jona Malaj et Sergio Valdeos. Il a été réalisé en collaboration avec l’Université des cultures (UPA), Camarada, F-information, Appartenances-GE et l’Arcade sages-femmes. Le projet a bénéficié du soutien du « Nouveau Nous » de la commission fédérale des migrations (CFM).